Je n'ai pas changé
Je suis toujours ce jeune homme d'Vendée
Qui vous chantait des romances
Qui vous inventait des dimanches
Qui vous faisait voyager
Je n'ai pas changé
Je suis toujours ce garçon un peu fou
Je suis toujours ce jeune homme d'Vendée
Qui vous chantait des romances
Qui vous inventait des dimanches
Qui vous faisait voyager
Je n'ai pas changé
Je suis toujours ce garçon un peu fou
...
Clin d'œil : Yves Viollier, voilà quelques décennies, lors d'une séance de dédicaces, l'une des toutes premières. Samedi, ses lecteurs constateront qu'il n'a pas changé ! photo archives p. g. |
Yves Viollier, grand alchimiste du temps
Auteur de romans à succès, il sera samedi à la Maison de la presse, avec un dernier ouvrage fort.
Lorsqu'il vient à Cognac, Yves Viollier est chez lui. À tout le moins dans sa seconde patrie. Ne serait-ce que parce qu'il a épousé, du côté d'Angeac-Charente, la fille d'un viticulteur charentais. Ce qui explique, d'ailleurs, que l'eau-de-vie locale soit fort présente dans la plupart de ses livres…
Voilà maintenant fort longtemps que Viollier a un besoin irrépressible d'écrire. Des dizaines d'années qu'il lui faut noircir des pages et des pages pour se sentir bien dans sa peau. Et comme ce Vendéen malin a toujours su marier l'utile à l'agréable, il écrit des bouquins qui ont touché au cœur un public vaste, enthousiaste. Des lecteurs qui se retrouvent dans ses héros, dans ceux de ses copains de ce qui fut l'école de Brive.
Le poids d'un drame
Viollier, c'est aujourd'hui pas loin d'une trentaine d'ouvrages dont beaucoup empruntent à cette Charente qu'il connaît si bien, et pour cause… On se souvient des « Pêches de vigne », on n'a pas oublié - impossible -, « Jeanne la Polonaise », laquelle dirigeait une petite maison de négoce. Son dernier livre, « Délivre-moi » évoque un sujet vieux maintenant de plus de 200 ans et pourtant encore terriblement présent à l'esprit de beaucoup de familles vendéennes. Il s'agit bien évidemment des guerres de Vendée, ce massacre affreux perpétré entre gens du même pays, le nôtre, massacre comparable à ces boucheries dont l'Histoire du monde et l'Histoire des hommes est malheureusement truffée.
En Vendée, il y a une trentaine d'années, un cultivateur avait dégringolé dans un sous-terrain en labourant son champ à Montorgueil, un village où Charette avait installé son camp peu avant d'être fait prisonnier et exécuté. Dans le même secteur, toujours dans les années 80, on montrait encore du doigt une famille ayant subitement fait fortune peu après la disparition du « trésor » de ce même Charette.
Cela pour dire que le temps est élastique, que 200 ans, dans l'inconscient d'une famille, c'est parfois pas grand-chose, surtout quand les mémoires continuent d'être hantées par le drame, la sauvagerie, vécus par les générations antérieures. Sans doute n'y a-t-il pas que la forme du nez où la taille des individus qui se transmet de génération en génération.
Voilà ce que raconte, avec une belle maîtrise, Viollier dans son dernier livre. L'écrivain s'est précipité au Mans, il y a deux ans, lorsqu'a été mis au jour un charnier datant des guerres de Vendée. Le romancier a fait le reste, imaginant le personnage de Clotilde qui, toute petite, était perturbée par des visions d'horreur, se faisant appeler Sétima.
Le lecteur va donc sans cesse faire des bonds dans le temps, entre la Clotilde d'aujourd'hui et la Sétima d'hier. Sacré parcours mené de main de maître par un grand connaisseur des guerres de son pays : n'a-t- il pas écrit deux livres, « La Chasse aux loups » et « Le Grand Cortège », sur le sujet ?
Depuis Clotilde et « Délivre-moi », Viollier est passé à autre chose de pas plus réjouissant. Il travaille actuellement sur la tempête Xynthia, un drame l'ayant particulièrement touché : en 2001, il avait publié « Les Lilas de mer » dans lequel, prémonitoire, il racontait comment la mer se jouait de la digue de l'Aiguillon, en Vendée, pour venir répandre la mort dans les maisons construites en contre-bas…
Il dédicacera samedi « Délivre-moi » à 15 heures, à la Maison de la presse.
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