Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

mardi 20 septembre 2011

"Premier bilan l'apocalypse" Frederic Beigbeder...




On peut trouver beaucoup de défauts chez Beigbeder, son dandysme, sa façon de se faire passer pour un poète maudit mais quand il a une marotte, une cause à défendre on ne ne peut pas dire qu'il n'est pas sincère et têtu...

La preuve son dernier livre.

Depuis que je le lis, cela fait un bon moment, il a toujours milité pour la sauvegarde des livres papiers. Véritables objets de dévotion chez lui (et pas que chez lui d'ailleurs). Il a raison, le livre est en train de disparaitre à la faveur d'objets mal faits... Les liseuses, les I pads et autres gadgets du genre... Des trucs insupportables... Avez vous essayé de lire ne serait ce un chapitre du journal de Jules Renard par ces machins ?? Impossible.

De plus, il faut les charger, c'est cher, cela plante... on ne peut annoter, souligner tel ou tel passage... Finis les marques pages. C'est impersonnel... Un livre est unique. Je prends l'exemple du "Roman Français" de l'auteur. Mon exemplaire ne sera pas le même que celui d'une autre. Il aura mon odeur, l'odeur de la mer (car j'aime lire sur la plage et ce dans n'importe quelle saison) il aura un passage de ma vie... Peut être une miette du biscuit que j'aurais grignoté en le lisant... Et puis sublime joyau, la dédicace... Qu'on aime relire et caresser... Souvenirs merveilleux d'une rencontre avec l'auteur.  Ou est ce qu'on dédicacera sur les machins bidules ???

Puis, je trouve, une bibliothèque, cela décore bien une maison. Cela l'enrichit. Dis moi ce que tu lis, je dirais qui tu es... Et pendant qu'on y est, c'est la fermeture des bibliothèques, médiathèques, des libraires ou rayons culturels... On ne croisera plus ces drogués de la lecture à la recherche de leur came. On restera chez soi, on ira sur internet, on téléchargera... Puis l'affaire est dans le sac... Finis donc les salons du livres...

Il n'y a pas que cela... Les wanabes aussi s'en prennent un coup... Ceux qui passent leur temps à écrire des textes sur blogs dans l'espoir de se faire remarquer... Souvent des textes peu travaillés... L'autosatisfaction vient de la police d'écriture du traitement de texte, des claviers. C'est beau, ça semble bien écrit, les fautes d'orthographes, les copiés collés... C'est génial.. Plus personne ne sait écrire avec un stylo. On fait les malins avec nos dix doigts mais lorsqu'on est obligés d'écrire avec notre main et un stylo, on réalise qu'on est handicapés du stylo... Qu'on fait plus de fautes (fini le correcteur automatique), on écrit mal et moins bien... C'est pour cette raison, à titre personnel, je suis contre le cartable numérique. Les gamins devraient mieux apprendre à écrire à la main (cela ne les tuera pas, on est passés par là) sans pianoter sur ordinateur. 

On est bien loin de l'époque bénie ou l'on recopiait sur des cahiers des bouts de textes, des citations ou des poèmes qu'on chérissait...

La première partie sur la disparition programmée du livre papier de ce recueil de critiques (cents livres préférés de Frédéric Beigbeder) est tout à fait intéressante . Puis la seconde partie, celle des critiques proprement dites, me fait penser à un second tome de "Inventaire avant liquidation". Tout aussi utile quand on ne sait plus quoi lire... A garder pas trop loin de sa table de chevet.  C'est souvent intéressant à savoir quel auteur a fait vibrer un autre... J'aime bien ce genre de livre. "Ils m'ont dit qui j'étais" de Mazarine Pingeot, "Eloge des voleurs de feu" de Dominique de Villepin entre autres sont intéressants et vous donne une image plus sympathique ou plus étonnante de celui qui a constitué cette liste... Même je dirais, si on faisait de même... Réunir dans une liste 100 livres à sauver...

Par contre, je suis étonnée de ne pas voir noter le livre d'Amélie Nothomb qui parlait aussi à sa manière de ce choix... Quel livre sauver à tout prix des flammes ? Dans "Les combustibles"...

"Dévorer les livres, n'abime pas les dents" n'est ce pas Frédéric ????

  



1 commentaire:

Les Livres de George a dit…

j'adhère totalement à ton billet, pour moi aussi les liseuses sont des gadgets, et tout ce que tu dis de la beauté d'un livre, de sa particularité résonne très fort en moi ! j'aime mes vieux bouquins de poche qui ont vécu l'été avec moi, souvent plus abimés, plus cornés car ils ont connu l'humidité du sac du plage ! concernant ce livre de Beigbeder, je t'avoue que seul cette intro me donne envie de le lire. Enfin pour le Nothomb, le problème et c'est que ce que je lui reproche dans ce roman, c'est qu'elle ne donne pas de vrais titres, même si on en devine certains, il était plus intéressant si elle avait joué le jeu jusqu'au bout ! super billet !

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