Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

dimanche 12 décembre 2010

Une maman répond à Monsieur Yannick Jaulin...

Monsieur,

 Je viens de lire votre entrevue sur le journal de l'Apel en ce qui concerne la lecture et les jeunes enfants. On le voit que vous êtes plus que passionné de la lecture et des contes, je ne vous retire pas ça. Mais ce qui me fait bondir c'est que vous mettez tout à la charge des parents en ce qui concerne l'amour de la lecture des enfants. 

Pour le coup, vous êtes à côté de la plaque.

Ils est vrai néanmoins que les livres ne sont pas à l'honneur dans certaines familles. Que certains parents ne lisent pas du tout mais ce n'est pas une généralité. Car il existe des parents qui lisent et qui cherchent tout excuses pour faire lire leurs enfants.
Un travail minutieux, un vrai sacerdoce pour faire apprécier ces temps de lectures. On propose, on se promène dans les salons, les librairies, les bibliothèques. On leur propose les fameux classiques qu'on a appris. Prévert, Pagnol, Daudet, De Sevigné...Ce que j'aime particulièrement c'est de discuter des livres lus avec mes enfants. Leur donner l'esprit critique. Savoir dire qu'on a aimer ou pas le livre.

Puis un jour l'enfant entre au collège et là commence l'entreprise de démolition de nos années de travail. On y découvre avec stupeur qu'enseigner la littérature équivaut à bourrage de crâne. Vous avez intérêt d'aimer le livre que le professeur propose. Malheur à vous si vous dites que vous n'avez pas aimé ce fameux livre.  Je mets au défi quelconque collégien écrire que "Le petit Prince" c'est barbant et il est assuré d'une mauvaise note. C'est pas parce qu'on déteste un livre qu'on est nul en littérature. C'est pas croyable cet élevage de moutons de Panurge. Ou est l'esprit de contradiction ? Il ne faut pas s'étonner alors du succès des chroniques d'Eric Naulleau qui envoie balader les pseudos écrivains. Surtout du côté de la jeunesse. Il en est devenu une référence. Ce que collégien ou lycéen a révé, Eric le fait.

Ne parlons pas du nivellement vers le bas. Certains lycéens étudient du Gavalda... C'est pour dire.

La littérature en mon sens doit être une immense récréation. Ne pas imposer des styles ou des auteurs.  Et s'ils sont au programme, accepter qu'on puisse ne pas les aimer.  Je me souviens des longues heures d'ennui dans les cours de français quand on étudiait Émile Zola, Victor Hugo, De Maupassant (Surtout Une Vie....Boule de Suif, j'en baille d'avance)... Et il fallait que je fasse semblant d'aimer le livre et devenir la pire hypocrite des élèves... pour ne pas plomber ma moyenne. Lamentable. 

Si seulement on revoyait l'enseignement de la littérature. Que certains professeurs ne dénigrent pas ce que les parents font lire à leurs enfants. Je me souviens d'avoir eu des réflexions car je faisais lire des textes de Prévert de mon enfance à mes aînés. Prévert c'est vieillot, c'est pas adapté à eux... Et par contre on nous bassine avec le Slam et compagnie... Surtout du côté de mon fils aîné. Surtout aussi, je reste vigilante vis à vis des lectures de mon second. Il apprend actuellement "Le Petit Prince". A surveiller de près donc...

Vous voyez Monsieur Jaulin, cela ne suffit plus le mimétisme, c'est un vrai combat que les parents doivent effectuer au nom de la liberté de penser et de lire.

Arrêtez de culpabiliser les parents sur ce sujet, on le fait assez régulièrement pour palier aux lacunes du corps enseignant actuel. Manque de discipline, forcément la faute des parents... Tout ce qui se passe mal c'est forcément la faute des parents. Jamais la faute des enseignants. Il est vrai que vous ne pouviez pas trop taper sur les professeurs car le magazine est destiné avant tout aux parents certes mais surtout aux professeurs.  Je me demande si vous n'aviez fait votre interview sur un journal local style Ouest France ?

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