Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

dimanche 26 décembre 2010

"Romy, ma mère et moi" Evelyne Bloch Dano




En pleine période de Sissi Mania qu'est la période de Noël, chaque année on y a droit à la rediffusion de la fameuse trilogie, sans oublier les éternelles "jeunes années d'une reine" ou "Christine".  J'ai voulu donc me pencher sur la vie de Romy Schneider.
Déjà il y a quelques mois, j'avais été confrontée à la vraie image de la souveraine Elisabeth d'Autriche qui n'était que dureté, jalousie et envieuse...  J'avais craint pour l'image de Romy Schneider. 

En fait, Evelyne n'a pas fait une biographie "classique" de Romy mais a fait un parallèle avec Edith sa maman. Deux destins de femmes allemandes de l'après guerre 39/45. Deux destins qui avaient un point commun, effacer les erreurs, la honte des exactions de la guerre. 

Pourquoi avoir choisit Romy ? On comprend en effet à la lumière de ce livre ses douleurs, ses traumatismes qui l'emmèneront inéluctablement à la fin que tous connaissent. En effet, le point de départ c'est l'absence d'un père et aussi l'ambition démesurée de Magda. Une mère égoïste, narcissique. Une mère qui ne s'est pas occupé de ses enfants, ayant collaboré activement avec le Reich et qui avait ses entrées chez les hauts dignitaires nazis voire même du Fuhrer. Cette mère qui n'a pas hésité utiliser sa fille toute jeune adolescente pour relancer sa propre carrière. Il lui faudra beaucoup de courage à Romy pour partir d'Allemagne, couper les ponts avec sa mère pour aller se reconstruire une carrière en France. Un éloignement pour se laver de la honte de la collaboration de sa mère. Ses blessures profondes venaient de sa mère et non pas des hommes de sa vie.

Combien de femmes allemandes ont elles souffert à leurs niveaux de cette situation ? Combien de  ces femmes ont elles pu avoir honte des actions passées de leurs parents ?

Nul ne sait. Evelyne tenait donc à leur rendre hommage à travers le destin de Romy. Emblème d'une Allemagne voulant faire table rase de son passé, une Allemagne qui voulait croire à son avenir à cet époque.

Un petit bémol cependant, un chapitre sur les impressions de l'auteur sur la réunification allemande n'aurait pas été de trop.

Je vous assure que jamais plus vous ne regarderez plus  Sissi avec les mêmes yeux et surtout la prestation de Magda...

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