Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

samedi 26 février 2011

"Le Camp des Saints" Jean Raspail



"Et pour aboutir à quoi ? A rien ! Nous vivons au siècle du verbe dissolvant. Les mots nous dispensaient d'agir en attendant l'inéluctable, car nous savions que l'inéluctable était au-delà des mots. Et voici maintenant les seuls actes comptent, ceux qui expriment la vérité profonde : chrétien ou pas, tout le monde fiche le camps"... P 256

Ce passage résume parfaitement le livre. 

Ils arrivent.... Ils sont des indiens (de l'Inde) qui viennent traverser des océans pour arriver sur les côtes provençales. Ils sont nombreux, une armada. Ils viennent détruire l'Occident. Ils n'auront pas de mal car l'Occident est malade d'un cancer avancé qu'est la pensée unique, la bien pensance. Ce mal ronge à tous les niveaux que cela soit politique ou social. On assiste à toutes sortes de lâchetés qui précipitera la France dans la tombe qu'elle s'est elle même creusée.

Je suis encore sous le choc de ce livre. Sous le choc de ce sentiment de double impuissance.

Celle que j'ai ressenti en "vivant" à côté des personnages. Tous impuissants, tous lâches face aux évènements. Personne ne veut prendre ses responsabilités. Entre les manipulateurs de bons sentiments (les journalistes chroniqueurs véritables anesthésistes de la population) et ceux qui ne voient pas plus loin que leurs vies (les préfets plus prompts à rechercher des places vacantes pour accueillir les indiens, à préserver leurs familles et non pas chercher à combattre).  Tout y est ! La manipulation des enfants dès la maternelle (on leur fait faire la grève de jeux de billes en soutien aux indiens). Les chroniqueurs qui font la pluie et le beau temps dans le quotidien des gens de classe ouvrière (qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez). Les associations à l'angélisme criant... Je passais mon temps à pester contre ces abrutis de personnages même pas capable de défendre leur identité. Un président qui se "réveille" tardivement. En effet, c'est pas lors des apparitions des métatarses qu'il faut se battre contre le mal.

Mais, le livre refermé 

Je ne peux qu'être affligée du constat. Ce qui avait été écrit dans le livre, se passe sous nos yeux. On est pas face à des indiens mais à des nord africains qui viennent par bateaux tels de boat people. Lampedusa en est le symbole.  Les réunions entre chefs d'Etat qui ne servent à rien. L'ONU qui laisse Kadhafi massacrer son peuple et qui ne vote que des mentions bien timides. Les associations anti racistes qui prônent l'ouverture des frontières (comme Harlem Desir qui a fait le voeu que la France prenne en son sein des libyens). Les journalistes qui croient dur comme fer à la sincèrité des révolutions. Qui jouent à fond le populisme, la sensiblerie. C'est la démocratie du "Bon sentiment". J'en suis totalement découragée. Chaque jour qu'on allume la télévision ou qu'on ouvre une page d'actualités sur internet, on trouve un détail qui donne raison à Jean Raspail. Ce livre n'aura pas besoin d'une adaptation cinématographique, la réalité s'en charge.

Je ne peux que rendre hommage à Jean Raspail qui a fait plus fort que Orwell et son "1984". Il a su décrire la société occidentale telle qu'elle est maintenant en 1973. Il doit être bien navré d'avoir eu raison avant tout le monde en ayant écrit une histoire si prophétique. Pourquoi n'a-t'il pas été plus écouté ? Car il est inscrit sur la couverture "Roman" et non pas "Essai" ? Il n'est pas étonnant que ce livre fasse un buzz sur internet, qu'il soit le sujet de discussion numéro un.

Je trouve assez courageux de la part de Robert Laffont de l'avoir réédité. Comme le dit l'auteur, ce livre comporte au moins 87 motifs pour ouvrir des poursuites judiciaires. D'ailleurs, il est "amusant" de prendre son stabilo et souligner les nombreux passages "litigieux" et on réalise, rien qu'en feuilletant le livre, que notre liberté d'expression est en train de fondre comme neige au soleil.  Il est donc dans toutes les bonnes librairies mais pour combien de temps ? Je préfèrerais ne plus le voir car il y a manque de stock que censuré. 

D'ailleurs, je trouve bizarre le silence des fameuses associations si promptes à porter plainte. Très étonnant comme attitude. J'attends la suite des évènements, elle risque d'être passionnante...

Un livre qu'il faut avoir lu ou qu'on doit relire. Rien que la préface "Big Other" mérite le détour.

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