Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

lundi 10 janvier 2011

"Anthologie des apparitions" Simon Liberati.



The vacuum created by the arrival of freedom
And the possibilities it seems to offer
It's got nothing to do with you, if one can grasp it

David Bowie "Up the hill background"..
Quand j'ai relu ce livre culte (pour ceux qui ont été ados lors des fameuses années 80), cette chanson ne me quittait pas. En effet, ce livre est aussi coupant qu'un poignard. On réalise la chance d'être en vie et ce malgré ces années dangereuses. Il est vrai que ces années étaient périlleuses pour les adolescents. On nous fait l'éloge des fameuses chansons qu'on trouve en compil, on nous fait croire que c'était le temps béni de l'insouciance.  Cela n'en est rien. On a frolé le Sida, les drogues, les pratiques sexuelles limites. Ces pratiques qu'on avait hérité de celles de nos parents libérés par l'apparition de la pilule. On préfère se souvenir des belles choses il paraît... On déforme les souvenirs en les embellissant.

A travers les personnages de Claude et de sa soeur Marina, on voyage dans ces années troubles. On réalise qu'on est entouré d'un cimetière. Rien que de penser aux victimes de la drogue, du Sida... Rares sont ceux de cette génération qui ne connaissent ou n'ont pas d'amis morts pour cette raison.

Simon a une écriture aigre douce. Les personnages sont hyper bien décrits. Les situations véridiques. On réussit même à repenser à "nos apparitions" et à les inclure dans le récit. Les allusions au livre culte de cette époque ("Moi, Christiane F, 13 ans droguée prostituée", qui a sauvé un bon nombre de jeunes par le récit hyper réaliste de cette destinée tragique de l'adolescente. Il manquait "L'Herbe bleue" qui complétait la lecture du premier livre. Ce Journal était le livre le plus lu dans les collèges et les lycées à l'époque). 

Entre une compil de musique de l'époque et ce livre, mon choix est vite fait... Je préfère ce livre, largement plus lucide...

"Notre propos n'est pas de lui raconter des histoires , mais d'évoquer des fantômes. Cel livre contient aussi, dans un mode mineur l'apologie de la jeunesse en tant que perte d'innocence, c'est-à-dire prise conscience de sa propre valeur d'échange ; de la beauté en ce qu'elle porte au désintérêt, à la paresse, et au mépris de tout mérite ; et plus généralement de la faiblesse, de la grâce et du manque d'appétit de ce qui se savent convoités. Tout cela dans un univers sans Dieu et sans impératifs" Anthologie des apparitions, Simon Liberati.



Dernière nouvelle, Simon est en train d'écrire et a annoncé pour bientôt la parution d'un nouveau livre. Pas de date mais la promesse qu'il n'a pas quitté le monde de la littérature. Cela rassure, depuis 2009 (date de remise du Prix de Flore) on avait aucune nouvelle de Simon... Cela fait plaisir d'entendre de belles nouvelles, cela change des journaux actuels....

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