Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

jeudi 4 novembre 2010

"Madame Zola" Evelyne Bloch Dano

On dit souvent qu'un grand homme, et pourquoi pas un grand écrivain ne serait rien sans une femme qui le soutient.



Alexandrine Zola a été parfaite dans le rôle d'épouse d'un monstre sacré Emile Zola. Une femme venant de la misère, Alexandrine (qui se fait appeler Gabrielle Meley) fait la rencontre d'Emile Zola et à ces côtés elle va devenir une incontournable femme du milieu littéraire. La gardienne dévouée de son mari. Une femme d'honneur. Une vraie leçon de dignité. Elle a tout connu, la misère donc, la perte de ses parents alors qu'elle était enfant. Elle est séduite et obligée d'abandonner son enfant. Elle apprendra bien plus tard, la mort de sa fille seulement quelques semaines après son abandon. Ce qui causera un grave traumatisme qui l'empêchera de devenir mère à nouveau. Cette situation la rendra malade, affaiblie pour le reste de sa vie. Ce qui encouragera la liaison d'Emile Zola avec une jeune lingère, Jeanne Rozerot de 30 ans sa cadette et qui sera mère de ses deux enfants. Denise et Jacques. 

Affaiblie physiquement, mais néanmoins toujours aussi combative, Alexandrine fera face comme toujours. Face aux commérages qui découlent de sa situation maritale (un curieux mariage à 3 donc) et surtout face à tout le monde lorsque Emile Zola est contraint à l'exil en Angleterre à la suite de la parution du pamphlet "J'accuse" sur le quotidien l'Aurore. Véritable tournant de l'affaire Dreyfus. Alexandrine supportera tout, défendra son mari jusqu'à la mort de celui ci le 28 septembre 1902.  Elle se réconciliera aussi avec Jeanne pour préserver les enfants. Elle décédera le 26 avril 1925, après avoir rempli ses contrats moraux qu'elle avait envers son mari. Elle a aidé puis élevé (après la mort de Jeanne Rozerot)  les deux enfants d'Emile Zola, elle acceptera qu'ils portent le nom de leur auguste papa... Elle verra à son grand regret, le transfert du corps de son mari au Panthéon, elle pensait le rejoindre dans la tombe au cimetière Montmartre... Et surtout belle victoire, la réhabilitation de Dreyfus...

Une femme de tous les combats qui a su rester digne en toutes situations.



Ce livre facile à trouver en format poche est un pur moment de bonheur, d'érudition. On ne vit pas avec Alexandrine et Emile, on rencontre le milieu littéraire et culturel du moment, Daudet, Cezanne, les frères Goncourt... Puis de la politique lors de l'affaire Dreyfus (Clémenceau en particulier). Non seulement, d'être un témoignage de l'Histoire, il est le témoignage de la vie dans Paris. Une vraie recherche sociologique. On ne lit plus, on déambule dans les rues de Paris, de l'Italie... On voyage avec le couple Zola... On en apprend à chaque page sans s'ennuyer une seconde. Tout est simple, accessible... 
Pour 7, 50 (le prix d'un paquet de cigarette) vous allez avoir de belles soirées de lectures tout en apprenant des choses sur la vie Parisienne de 1839 à 1925.... 

A LIRE D'URGENCE.

La lecture de ce livre ne serait pas complète si vous ne lisez pas "Le roman de Jeanne" d'Isabelle Delamotte... Splendide ouvrage sur la maitresse d'Emile Zola... Histoire d'avoir deux visions sur cette Madame Zola...



NB : Evelyne Bloch Dano sera à Brive lors de la foire du livre !

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