Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

vendredi 3 septembre 2010

"Délivre moi" Yves Viollier - Part 2 Le message de Yves Viollier ?

Depuis un petit moment, Yves Viollier "s'amuse" à transmettre un message à ses lecteurs. "Aide-toi, le ciel..." en est l'exemple flagrant. C'était sur les limites de l'engagement. Je me suis amusée, donc,  à trouver celui de cette année. Je crois bien que je l'ai trouvé en la personne de Clotilde. 

Et si Clotilde était tout simplement la Vendée ? Et si Clotilde était simplement l'incarnation "charnelle" de la Vendée ?

En effet, il est souvent arrivé aux écrivains de personnifier une ville, une idée en lui donnant une forme humaine. Rhinocéros de Ionesco en est un exemple flagrant. 

Je m'explique. Clotilde a toutes les qualités de la Vendée actuelle. Elle a le respect de la famille. Elle est indépendante, écolo travaille et est ouvert aux autres nationalités (l'adoption d'Ernest le bébé africain).  C'est une femme obsédée par son passé et rêve que de s'émanciper de ce passé si lourd, qui est un boulet à son pied. 

La Vendée est comme Clotilde.

Quand vous dites que vous êtes vendéens, on vous parle des guerres de Vendée. Quand vous cherchez un livre sur la Vendée, paf ! encore des pages sur les guerres de Vendée.  Tout mènent vers les guerres de Vendée. Cela en devient irritant. Certes ces horreurs ont existé mais bon remettre ça toujours sur le tapis ne mène à rien et rend les débats stériles. Ce qui est fait est fait. Je ne crois pas à l'exemplarité de l'Histoire. Quand un peuple est animé d'une folie dévastatrice rien ne l'arrête. Pas même la conscience de l'histoire. On l'a bien vu bien des années après avec Oradour sur Glane, Sebrenicia, Le Rwanda... Et pourtant on ne peut pas nier et dire qu'on ne savait pas.On peut tourner la page. Tourner la page ne veut pas dire l'effacer.

Clotilde veut savoir une fois pour tout ce qui s'est déroulé pour Setima et quand elle arrive à ses fins, elle est apaisée et réconciliée avec elle même et peut enfin se tourner vers l'avenir. Tout comme la Vendée qui veut se tourner vers le futur, s'ouvrir aux autres. C'est ainsi qu'elle grandira et survivra à tout ! Mais il n'est pas dit qu'elle reniera son passé douloureux. Ce qui ne tue pas rend fort c'est ce que le dicton aime à préciser.

Je pense que "Délivre moi" va vite devenir un livre essentiel. Le livre qui va faire évoluer les mentalités. Ras le bol du Puy du Fou (n'en déplaise à Philippe De Villiers) : La Vendée n'est pas un parc d'attraction en carton pâte ni un assemblement de villages de stroumphs ou d'Astérix.  Ras le bol de ces sempiternels débats stériles sur les massacres de la Vendée. J'en arrive à devenir allergique à ce fameux devoir de mémoire qu'on impose aux jeunes générations. J'en arrive à comprendre pourquoi le rectorat de Nancy qui a suspendu une professeure d'histoire qui parlait trop de la Shoah. Informer certes mais que cela ne soit pas une obsession. La vie sera tellement dure pour nos enfants, ils ne sont pas idiots. Faisons leur confiance. Qu'on en parle mais qu'on ne les assomme pas surtout.

Donc ce livre tombe à pic. La Vendée mérite mieux que ces clichés et sempiternels raccourcis faciles.

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