"Les gens sont des pays. Il est merveilleux qu'il en existe tant et qu'une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l'hostilité apparaît aussitôt. Il n'y a que deux solutions : la guerre ou la diplomatie".
Amélie Nothomb...
Pas une rentrée littéraire sans Amélie Nothomb, tel est mon leitmotiv. J'attends toujours avec impatience le nouveau Nothomb. Ce qui me fait un peu râler c'est que la dame ne veillit pas. Pas une ride, toujours le même personnage. En 1992 j'étais l'étudiante et actuellement je me retrouve maman vieillissante... Elle ne change pas. La Dorian Gray de la littérature...
Bon cette fois ci que nous raconte t'elle ? Elle nous raconte une correspondance entre elle et Melvin, un soldat américain basé en Irak. Cet homme souffre d'obésité (dommage collatéral dans l'armée américaine basée à l'extérieur). Une amitié se crée donc... Mais jusqu'où va mener cette correspondance inédite ?
Jusqu'à la page 111, en lisant ce roman, j'avais les larmes aux yeux. Ma p'tite princesse Amélie, ma p'tite gothique belge est donc une princesse de cristal. Fragile à l'extrême. C'est ce que l'on ressent à chacune de ses pages. La solitude en vérité de l'écrivain. Ses doutes, ses angoisses. Ce besoin d'écrire pour cacher quoi ? Toutes ses réponses à ces lettres qui ne sont pas des légendes. Amélie nous décrit son quotidien d'épistolière. Elle reçoit des lettres de tous les genres, elle met un point d'honneur à y répondre... C'est rare. Donc, jusqu'à la page 111, on vit dans le bureau d'Amélie, on scrute ses émotions. Derrière la femme "Bordeline" on y trouve un coeur gros comme ça... J'en étais émue...
Mais à la page 111, tout bascule et Amélie redevient le Monstre Sacré Nothomb... Des larmes d'émotion on se met à pleurer de rire. Elle a son style bien à elle pour faire rire de ce qui est désespérant et glauque. L'humour est donc pour elle une forme de politesse. Pas pour accabler mais pour s'excuser de ce qui est accablant. Vraiment du grand art.
Cette année donc, un très bon roman d'Amélie, un des meilleurs avec "Ni d'Ève, Ni d'Adam", "Métaphysique des tubes", "Hygiène de l'assassin".....
"Tu le sais : si tu écris chaque jour de ta vie comme une possédé, c'est parce que tu as besoin d'une issue de secours. Être Écrivain, pour toi, cela signifie chercher désespérément la porte de sortie." Amélie Nothomb.
1 commentaire:
Un très bon moment de lecture;)
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