Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

mercredi 21 juillet 2010

"La Vendée aux lèvres closes" Soeur Marguerite VRIGNAUD

Aux Brouzils il n'y a pas que le refuge de Grasla. D'ailleurs réduire ce bourg à ce refuge serait une erreur formidable. En fait, il y est enterré dans l'église le Père Pierre Monnereau.... mort le 26 avril 1856. La date de la mort du curé-fondateur m'a sauté aux yeux (date du jour de mon anniversaire). J'ai voulu aller me renseigner sur ce curé quasi inconnu pour les jeunes générations. On connait Saint Louis Grignon de Monfort mais Monnereau bof ! on a croisé des places Monnereau, à Mormaison  dans certains bourg mais bon rien qui attise notre curiosité. Donc, une mamie dans l'église m'indique la maison des Aires non loin de là... Allez voir les Soeurs du Sacré Coeur elle vous renseigneront... 

J'y suis allée de ce pas et j'ai découvert un monde que je croisais souvent... Les Soeurs du Sacré Coeur (reconnaissables par leur croix si particulière) et aussi toute une époque presque oubliée totalement. 

J'ai acheté un vrai livre d'histoire, très documenté sur la vie du Père Monnereau. Le fondateur des Soeurs du Sacré Coeur de Mormaison. Increvable curé (la paroisse des Brouzils était très étendue à son époque).  Ce curé,  qui a du connaître les occupants du refuge de Grasla,  est né le 29 juillet 1787. Tout le prédestinait à une vie banale. C'est un jeune assez turbulent, faire la fête. Fils de notable, il se permettait tout. Jusqu'à ce qu'un drame bouleversa tout ses plans. En effet, à l'âge de 18 ans, alors qu'il festoyait après une partie de pêche, il mangea un poisson dont une arête lui reste en travers la gorge provoquant une infection et des douleurs insupportables. Pierre a dû rester au lit et cette situation lui a permis de réfléchir sur sa vie. C'est décidé, il sera curé... Il rencontrera Louis Marie Baudouin à Chavagnes en Paillers en 1807... Il le prendra sous son aile et veillera à la formation du jeune futur prête.  Il sera ordonné prêtre le 25 août 1811. D'abord Vicaire aux Sables d'Olonne,  La Garnache, Aizenay, Fontenay le Comte... Il sera nommé le 14 Août 1814 curé aux Brouzils... Un village ou tout était à reconstruire, l'Eglise (pas seulement l'église en tant que bâtiment mais en tant d'entité)  dans un sale état.

Il en devint un digne héritier de Louis Marie Baudoin dont il applique ses principe, il réussit à éveiller de multiple collaborateurs. ... Il forma de nombreux prêtres... Il est même très dévoué pour chacun de ses paroissiens, traversant sa paroisse de toutes part. Il a même créé en 1818 une communauté : Les Religieuses des Sacrés Coeurs de Jesus et de Marie. Actuellement à Mormaison. Auparavant, il y avait les Ursulines (dont la majeure partie des effectifs proviennent des classes aisées), des Soeurs de la Sagesse plus "accès" aux professions médicales... Mais il manquait une congrégation qui puisse s'occuper des pauvres. Surtout sur le plan éducatif. Le but c'est de donner la capacité aux jeunes femmes d'être de bonnes épouses et mères de famille. Elles se doivent être instruites pour instruire leurs propres enfants et ainsi les aider à prendre place dans la société. Les Soeurs avait donc mission d'éducation dans tous les sens du terme...

Pierre Monnereau meurt  le 26 avril 1856, épuisé. Sa tenacité et sa foi en la solidarité a fait de lui sans le savoir le précurseur d'une nouvelle image de l'Eglise Vendéenne. Une Eglise qui était ravagée par les années de colonnes infernales de la Révolution Française. Affaiblie par tant d'années de persécution.

Si vous lisez ce document "La Vendée aux lèvres closes" vous apprendrez plein de choses sur la vie au quotidien des vendéens de cette époque. Plus qu'une biographie simple et documentée d'un curé, c'est le reportage de toute une société. Une époque révolue. Celle qui a cimenté bien des générations de Vendéens. 

Non il n'y a pas que Jean Yole qui ait écrit des sublimes essais. Quoique Marguerite lui a emprunté son  terme "Vendée aux lèvres closes " issu de la description de La Vendée. En fait Jean Yole décrit le bocage "Partout on retrouve le mystère, dans la terre comme aux gens, volontiers réservés. "Ce bocage mystérieux, c'est la Vendée aux lèvres closes scellées par un signe de croix ". Un vrai document passionnant et complet... 

Si en plus vous pouvez trouver le livre sur le Père Louis Marie Baudoin  dont le souvenir de sa spiritualité est encore tenace chez bien de vieux vendéens... La boucle est bouclée... 


 Donc la prochaine fois que vous irez aux Brouzils, allez visiter la Maison des Aires.... Vous ne le regretterez pas....

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