Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

jeudi 3 juin 2010

Si belles hypocrisies !

Si vous voyez ce livre, foncez avant augmentations !


Avec la sortie du film "La tête en Friche" de BECKER, on va assister à un débat sur l'illetrisme. Phénomène qui va en s'accroissant, vu certains posts quasi analphabètes de certains internautes sur les blogs, les commentaires. Quand je pense aux enfants qui entrent en sixième qui n'ont pas la chance d'avoir des parents instruits et qui arrivent au collège ne maîtrisant ni la lecture, ni l'écriture, ni la grammaire... Et seront des futurs échecs scolaires. Merci les instituteurs plus préoccupés à faire grève, à se mettre en maladie et incompétents. Dans mon temps on était 37 dans la classe en primaire, dans une zone sensible proche des cités et les instituteurs réussissaient à nous apprendre les bases, nous donnant des armes pour affronter le futur. Aujourd'hui les élèves ne sont que 25 et les "malheureux" instituteurs sont perpétuellement  débordés, ils sont presque soulagés quand on les appelle pour annoncer que le petit sera absent car malade... Un élève en moins quelle joie !

On va donc assister à ces reportages sur les associations d'alphabétisation, je me doute que Pernaut va nous dénicher la petite mamie clone de Margueritte... Ben quoi, il faut faire illusion qu'on suit l'actualité tout en bichonnant sa part de marché.

On parle aussi de "la Crise" du perte du pouvoir d'achat... etc...

Et qu'est ce qu'on constate sur les librairies en ligne, une vaste escroquerie. Je pèse mes mots. Prenez dans la bibliographie de Joyce Carol Oates : "Nous étions les Mulvaney", et tout recemment  le chef d'oeuvre "Blonde". Quel point commun entre ces deux là ? En format poche, ils se vendaient bien, régulièrement. Le libraire pouvait les commander par dizaines, ils se vendaient tous.  Mais la ficelle était trop bonne, trop juteuse. Crack, on arrête d'éditer ces romans format poche et on les réédite format broché... Le prix n'est plus pareil. Blonde  et ses 1100 pages format poche coûtait 9 euros (correct) et maintenant format broché, edts Stock 25 euros... Quel bond ! Et pareil pour les Mulvaney. Pareil aussi pour la bibliographie  Marie Wesley qu'on trouvait format poche qui a été reprise par les éditions "Héloïse d'Ormesson" avec les mêmes dommages collatéraux.  Pour "Blonde" je pencherai à l'opportunisme. En effet ce livre sera la base du topic sur Marylin Monroe qui sera tourné en Janvier 2011.

Surtout que les livres format poche donne une seconde vie aux livres. Certains livres qui faisaient un carton quand ils étaient brochés peuvent soit devenir de vrais succès littéraires soit des baudruches dégonflées. Puis j'aime bien avoir les formats "poche" de mes auteurs favoris, pour les trimballer dans mon sac à main. Je suis comme la fille de Frédéric Dard, qui préfère emporter les livres de son père dans son sac qu'une photo. Les livres sont tellement plus vivants qu'une photo.Quand elle lit, ses souvenirs de son père, sa voix lui reviennent. Comme elle a raison !

Ben on a fait mieux pour l'accès à la culture

Surtout que les bibliothèques municipales sont très mal gérées par des bibliothécaires qui ne cherchent plus la perle, qui ne lisent plus vraiment.  Si vous voulez de la vraie actualité culturelle, évitez ces endroits qui ne sont que des lieux de rendez vous pour certains habitués qui font leur "magouille" entre eux. Sans compter les horaires d'ouverture déments incompatibles avec la vie d'actifs. Mais bon, je me doute que le cas Challans n'est qu'un cas isolé, enfin je l'espère vraiment.

Les libraires de quartier se font littéralement "manger" car ils pêchent sur plusieurs points :

- les délais de livraison délirants : en passant sur le site d'un libraire online, vous avez vos livres 48, voire 24 heures chronos sans suppléments de prix. Au pire il faut attendre 4 jours. Pas plus. Dans les librairies de quartier, il faut attendre 2 semaines. Y'a pas photo...

- Avez vous remarqué les étals, ils ressemblent à s'y méprendre à ceux des supermarchés. Ils ne cherchent plus le premier roman, la perle dont on ne parle pas et qui pourtant valent tous les Levy, Gavalda, Clark, Musso etc... Voire les livres des people écrivaillons. Et si par malheur vous arrivez pour rechercher un livre qui n'est pas dans leur liste, par exemple arrivez pour commandez un livre de Cioran... Vous verrez la tête du vendeur qui traînera les pieds, et il aura la même attitude si vous commandez des livres de petites maisons d'éditions. Je me souviens la galère que j'ai eu lors de la parution de "L'éducation libertine" de Jean Baptiste Del Amo... Pourtant chez Gallimard, mais il avait le "défaut" d'être un premier livre. Il doit son succès aux internautes et pas par les libraires.

Dans le temps les libraires faisaient leur travail artisanalement, on dirait des succursales qui perdent leurs attraits. Ils se ressemblent tous. Même déco, même listes de lectures... Bon je sais qu'ils doivent vendre, faire du chiffre d'affaires. Mais dites moi à quoi ça sert de bien exposer les livres de Levy et confrères (consoeurs) alors qu'ils se vendront facilement. Pourquoi ne pas faire la vitrine sur les coups de coeurs, les découvertes. On a tous des écrivains locaux qui ne cherchent à se faire connaître, franchement il y a mille et une idées pour se démarquer.

Mais heureusement, certains prennent à coeur leur travail. Je prends comme exemple la formidable petite ruche que j'aimerai visiter "La Griffe Noire" à St Maure des Fossés. Un décor inédit. Des listes de livres que les vendeurs ont réellement lu. Des dénicheurs de talents. Il font un travail formidable. Merci Gérard Collard  (et Marie par la même occasion). Car d'après ce que j'ai vu comme reportages sur cette librairie, j'avais l'impression d'avoir en face de mes yeux Asterix face aux romains... J'espère qu'il y a d'autres personnes autant passionnées et passionnantes dans le monde des libraires. Tout comme Corinne Bouhier des Sables d'Olonne qui se démène pour ses "plumes vendéennes".

Sans parler aussi de l'absurdité sans nom de faire paraître sur internet les résumés de livres qui ne paraîtront que dans quelques mois. Pourquoi faire ? Pour faire un buzz non productif car le lecteur ne peut pas obtenir ce livre. Il lira ce résumé, rêvera de ce livre mais le temps aidant, l'attente ne sera pas aussi délicieuse... Et puis c'est manquer de respect à l'auteur. Je compare toujours les écrivains aux mamans enceintes. Quand on accouche, on veut être la première à voir le premier regard de son bébé. Puis c'est à la maman de présenter le bébé au monde entier pas au médecin accoucheur ou aux sages femmes. C'est pareil pour les écrivains. C'est eux qui devraient présenter leurs œuvres, pas les représentants des maisons d'éditions. Ce n'est pas non plus le rôle des blogueurs non plus. On est là pour être un vrai supporter quand l'écrivain a le nez dans le guidon. C'est notre rôle de faire part des dates de signatures, de faire des reportages... Être le relais, simplement le relais. Que les écrivains se consacrent à l'écriture, rencontrent leurs lecteurs dans la sérénité qu'ils méritent. Que les maisons d'éditions ne gâchent pas ces merveilleux instants, cet élan de générosité. J'en arrive à craindre de trouver les manuscrits, les tapuscrits de ces écrivains bien avant l'édition en format PDF ! Par leur cupidité et l'argent, ils vont finir par lasser les plus motivés d'entre nous et pire ceux qui voudraient faire publier leurs oeuvres. Et mettre en péril tout un pan de la culture française en piétinant les jeunes pousses L'argent ne devrait pas avoir la place dans ce domaine car comme disait Amélie Nothomb "Il n'y a pas de plus grand bonheur de lecteur que de trouver le livre de sa vie"... Et tout le monde a le droit à avoir sa part de bonheur, qu'on soit riche ou pauvre. Il ne devrait pas exister de fracture "culturelle". Surtout en temps de crise...


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