Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

mardi 23 août 2011

Lettre à Yves Viollier,

«L'humanité serait depuis longtemps heureuse, si tout le génie que les hommes mettent à réparer leurs bêtises, ils l'employaient à ne pas les commettre.» 
George Bernard Shaw


Cher Yves,

Vous terminez votre livre par la phrase d'une femme "Il n'y aura plus jamais de tempête". Illusoire. Avec ce que je constate tous les jours, c'est qu'on aura d'autres Xynthia. Les hommes avec leur égo surdimensionné n'ont pas encore compris la leçon que vient de leur donner la nature. 

J'ai regardé, il y a quelques jours sur Ushuaïa Nature, la chaine du câble, un passionnant reportage sur le futur big one, le fameux tremblement de terre dévastateur de San Francisco qui est attendu depuis près d'un siècle. San Francisco étant à la jonction entre deux plaques qui bougent de plus en plus. Et j'ai comparé l'attitude des gens, entre les américains et les vendéens même combat... Politique de l'autruche. Une jeune lieutenant des pompiers américains était interrogée par les journalistes. Elle dénonçait l'urbanisation forcenée  Trop d'habitations, le réseau d'eau avec une pression quasi nulle (le réseau date d'il y a cent ans). Le non entretien du matériel destiné aux pompiers (les bouches incendies asséchées, plus de pression aux raccordement, pas une goutte d'eau sortait). Sans compter que Washington leur envoyait des lettres pour inciter à plus d'économie de fonctionnement. Elle ne craignait pas le tremblement de terre en lui même, mais des explosions de gaz qui pourraient survenir et les incendies. Elle avait fait sa propre enquête : 95 % des habitants ne savaient pas comment faire pour couper le gaz dans leurs appartements !

Les vendéens pareil. Ce n'est pas les compteurs de gaz qui seraient en cause, mais la non capacité d'évacuer les zones dangereuses. Avec l'alerte rouge déclenchée, il aurait été judicieux de faire évacuer les maisons près des digues... On avait l'après midi devant nous. Je n'ai pas compris que cela n'ait pas fait tilt dans le cerveau des autorités compétentes (j'exclue volontiers le tout jeune préfet qui venait de prendre sa charge et qui a du apprendre sur le tas qu'un plan d'évacuation n'a pas été mis en place). 

Vous annoncez les travaux. Comme vous m'avez fait penser à ma grand mère. Couturière de métier, elle me disait quand elle reprisait "ça tiendra que cela tiendra"... On ne fait pas du neuf avec un tissus usagé. C'est ce qu'ils ont fait à la Faute, que de la reprise qui ne tiendra pas. Des réparations attrape-couillons (comme on le dit dans le sud) qui s’effondreront dès la première occasion. Je l'ai vu lors d'un de mes passages à la Faute. Tout comme la fameuse pancarte qu'on voit sur le magazine "La Vie" "la rue des Expulsés"... Elle aurait pu être aussi "La rue de ceux qui n'auraient du jamais construire ici". Le triomphe de la cupidité tout simplement. On a qu'à lire le livre de Philippe Ecalle pour s'en convaincre.

Pas besoin d'aller à la Faute, je n'ai qu'à aller à l'Epoids puis prendre la direction du passage du Gois et O surprise, on construit derrière des digues fragilisées par Xynthia... Non, la leçon n'est pas apprise. S'il y a tant de morts dans les catastrophes, des drames, il ne faut JAMAIS blâmer la Terre ou les intempéries. Les ouragans, les tempêtes, les tremblements de terre, les tsunamis sont naturels. C'est à l'Homme d'être humble, de ne respecter la Terre. On n'assèche pas les marais pour faire construire un lotissement, on ne détourne pas un cour d'eau, on ne construit pas derrière une digue... Il faut freiner des pulsions, arrêter de rêver à des maisons "les pieds dans l'eau".... Arrêter de bétonner, de détruire des forêts... Je me demande jusqu'à quel point les entreprises de construction de maisons, les promoteurs ne sont pas des criminels contre l'humanité. Faire construire dans des endroits dangereux tout en engraissant la patte des élus locaux, en leur faisant pression afin qu'ils signent au plus tôt les permis de construire... 

Chimène Badi chante dans sa chanson "Le jour d'après" 

"Devant notre indifférence
A l'essence de la terre
Quand la nature se venge
Il n'est plus temps des prières" 

Jamais de telles paroles ont sonné si juste après ce qui se passe dans le monde... Puissons nous avoir la sagesse de freiner cette escalade meurtrière... J'en doute.... L'argent, le matérialisme, l'égoïsme passera bien avant à chaque fois... Gardez bien au chaud vos notes, elles pourront servir... pour la prochaine catastrophe... 

Sabine

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