Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

dimanche 20 mars 2011

TROP DE PARISIANISME TUE T'IL LA CULTURE ????

"On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous." Michel Delpech


Ce week end c'est le salon du livre à Paris et les geeks parisiens se donnent à coeur joie de montrer untel ou autre en train de dédicacer ou de faire une apparition sur un stand d'un éditeur.
Le salon de Paris, c'est le haut lieu ou il faut se montrer. The place to be. J'ai regardé les programmes, du foutage de gueule, pour pouvoir rencontrer tout le monde il faut soit avoir une organisation serrée, soit être équipée de rollers pour traverser au plus vite les halls... 

C'est simple l'écrivain n'a qu'une heure voire deux pour signer... S'il y a une queue immense (forcément polluée par les non lecteurs tous juste venus pour prendre des photos et aussi se faire dédicacer le programme) ben je souhaite bon courage à ceux qui auront fait tant de kilomètres pour qu'apercevoir leur auteur favori.

Mais au fait parmi tous ces écrivains prêts à tout pour se faire voir à Paris combien viennent à la rencontre des lecteurs du reste de la France ??? Je DETESTE le mot province qui veut dire "Pays conquis". Conquis de qui, de quoi ? Est ce que les lecteurs non parisiens sont des lecteurs de seconde zone voire négligeables. Le paysan des Landes peut aussi avoir accès à la culture, à la littérature. La bretonne peut aimer les expositions,  tout comme le toulonnais peut se passionner d'Opéra. 

Si on faisait le calcul, je dirais que seuls 10 % de ces braves gens font le déplacement dans les belles régions de France.  Les autres prétendent des agendas surbookés, des voyages... Peut être leurs GPS ne fonctionnent pas dès qu'ils sortent de la grande couronne parisienne , En fait, ils s'en foutent de nous. D'ailleurs, j'ai fait un tri. Ceux qui ne se déplacent plus dans les salons du livre en France, qui restent sur leurs piédestals parisiens sont rayés de la liste de mes  lectures.  Cela sert à quoi de gaspiller de l'argent, du temps à lire des livres d'un écrivain qui ne fera pas l'effort d'aller à la rencontre de tout son lectorat.Je conçois que Jean D'Ormesson, Jean Raspail ne fassent pas le déplacement, vu leurs grand âge.Les maisons d'éditions en sont aussi les grandes responsables de cet état de fait.  Paris est en France mais n'est pas la France. Zut alors !

Les magazines littéraires font la part belle aux écrivains "parisiens", pas une double page pour les autres écrivains du reste de la France. Même pas une page sur la littérature dite de "terroir"  pourtant si riche et variée. Tout est formaté. On fait des numéros spéciaux rien que pour le salon de Paris, Paris toujours et encore. Le seul salon non parisien qui s'en sortirait c'est bien celui de Brive... Les autres, inconnus au bataillon !  Je vais finir par ne plus les acheter... Savoir ce qui se passe chez ces gens là ne m' intéresse plus, ne m'amuse plus.

Quand j'entends Carlier par exemple à la mort de Georges Wilson s'est indigné que certaines personnes ne soient pas émues du décès du "Grand Homme"... Ben quoi, le théâtre c'est pareil que la littérature, les grosses pointures restent à Paris intra muros et quand il s'agit de faire une tournée, ben souvent elles sont remplacées par des quasi inconnus. Si ce n'est pas du dédain, je ne m'y connais pas.  

Les expos je comprends (pour des raisons de salles, de sécurité) mais les grandes villes voire les moyennes ont des opéras (je me souviens de la réputation de celui de Toulon, même les plus grands tremblaient d'y passer car le public y était implacable).  Les régions peuvent organiser des salons... Mais si Mais si... Ah mais aussi, on a des librairies, des médiathèques, mais voui c'est vrai !

A force de rejeter une partie de la population, cette population rejettera ceux qui la rejettent. Mitterrand avait fait le conseil à Nicolas Sarkozy (quand ce dernier était plus jeune) "Aimer la France c'est louable mais il ne faut pas négliger les préfectures et les sous préfectures". Certains auteurs, certains comédiens tous ces artistes qui rechignent d'aller visiter notre beau pays devraient méditer ces conseils. 


Avant qu'il ne soit trop tard....

1 commentaire:

Julien a dit…

Moi qui vit entre deux eaux, à la frontière entre la région parisien et la "province", je ne fais que constater cet état de fait. Etre parisien rendrait-il aveugle ? Non, la "campagne" ne se résume pas à un champ de Colza à Marne la Vallée ! Oui, on peut très bien vivre, se cultiver, s'amuser ailleurs qu'à Paris intra-muros...ou à l'étranger. Oui la France ne se résume pas qu'à Paris! Je suis content de lire ton article qui traduit parfaitement ce sentiment d'impossibilité devant lequel je me retrouve trop souvent (face aux parisiens). J'ai beau expliquer par A plus B que, ils ne veulent rien savoir... leur monde est le centre du monde !
Alors il vaut mieux passer son chemin...

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails