Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

vendredi 24 septembre 2010

J'ai décidé de Betancourt circuiter Ingrid...


Plusieurs personnes m'ont demandé à la sortie du livre d'Ingrid Betancourt "Même le silence a une fin" si j'allais le lire.... Je le lirai certainement mais plus tard... Pas maintenant. Je veux montrer mon désaccord à Madame Betancourt avec mes faibles moyens et je suis la première navrée à en passer par là...

Ma chère Madame,

Non pour l'instant, je n'ai pas envie de lire votre livre. Pourtant il est vrai que j'en rêvais quand vous étiez prisonnière des Farcs. Je rêvais d'une issue favorable, d'un livre pour la suite racontant votre épreuve... J'avais adoré "La rage au coeur". Vous m'aviez impressionnée. Je me faisais du soucis pour vous. Je m'affolais à chaque mauvaise nouvelle que les médias relayaient. De vous savoir emprisonnée dans ces horribles conditions, chaque pluie qui tombait chez moi me faisait dire que j'étais privilégiée ayant un toit, un chauffage. En voyant vos petits, j'avais les larmes aux yeux. Si dignes, si fragiles pourtant. Cela me renvoyait à mes propres enfants. Si j'arrivais à disparaître, quels seraient leurs réactions. Toutes ces fêtes des mères, toutes ces fêtes de Noël (jour de votre anniversaire aussi), j'avais ma pensée pour vous. Qu'est ce que j'avais pu prié pour vous lorsqu'on nous disait que vous étiez à l'agonie. J'espérais que l'on vous sorte vite pour que l'on vous soigne au plus vite.

Le soir ou l'on a annoncé, le 2 juillet 2008... Mon premier scoop "twittesque"... J'avais été si heureuse. Je pensais à vos enfants qui allaient vous retrouver, votre mère, votre mari (devenu ex depuis)...

J'ai été surprise par votre apparente bonne santé, votre dynamisme, vous assumiez toutes les interviews, les déplacements. Lourdes etc... On aurait jamais cru que tant de mois d'enfer avaient passé. Ou est la jeune femme qui était à mourir, qui ne mangeait plus. Mais bon, brave fille, je pensais que le bonheur pouvait être un super dopant. Je n'ai pas cherché plus loin.

Puis les médias vous ont mis sur un piedestal, vous ont canonisés et cela a commencé à bien faire. Vous avez eu raison de faire un break, de fuir toute cette agitation pour pouvoir vous soigner, reprendre le cours de la vie civilisée. Soigner les traumatisme.

Ce qui m'a plombé en fait c'est votre demande d'indemnisation. Vous qui savez que votre pays est un pays pauvre. Ce que vous demandez pourrait faire ouvrir des écoles pour les plus pauvres. Construire des maisons dignes pour leurs familles etc... Dire que la France vous a proposé, elle aussi, une indemnisation (certes que vous avez  refusé). J'étais abasourdie. Cette France a veillé sur vos petits, a tout fait pour que vous soyez libéré, monopolisé des gens pour faire avancer les négociations... Non quand j'ai lu ça j'en ai eu mal pour ceux qui se sont mobilisés pour vous gratuitement. Les associations, les messages sur internet, les manifestations, vos portraits sur les devantures des mairies... Je ne pouvais pas croire à une telle ingratitude..

Je ne parle pas des livres qu'on a pu faire sur vous, celui de Carla Rojas, vos soit disant compagnons d'infortune.  Entre jalousies, volonté d'être sous les projecteurs... Certains sont capables de renier ce qu'ils ont adoré... Puis les journalistes, il suffit d'une phrase négative envers vous, issue du contexte pour en faire un dossier spécial. Facile de s'expliquer via médias et non pas en face...

Non madame, je lirais plus tard votre livre quand tout sera un peu plus enfoui dans ma mémoire. Vous savez seule ma curiosité aura le dessus de moi... 

Ce qui me fait mal dans cette histoire c'est que pour une fois j'ai écouté mon coeur, cherché le bon côté des choses... Cela m'apprendra... Je ne vous en veux pas, les humains sont faillibles.. Que voulez vous...

Sabine

PS : la seule chose positive à ça c'est qu'au moins on pourra dire "gaspiller des arbres pour ça" et vous faire sourire car les arbres... Je me doute que vous en avez vu trop.... Ou sont les déserts de sable ?

Pour l'instant, je préfère une belle ballade en forêt que de rester chez moi à lire... 


"Tu trouveras bien plus dans les forêts que dans les livres. Les forêts sont plus instructives que les livres. Les animaux, les arbres et les rochers vous apprennent des choses qui ne se trouvent pas ailleurs." St Bernard

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