Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

lundi 7 juin 2010

J'ai bien eu du chagrin Marie...




"Ô Marie, si tu savais
Tout le mal que l'on te fait "

Hier, profitant d'un soleil généreux mais pas trop, j'ai voulu montrer à mes jeunes enfants les coins ou j'adorais aller en vélo quand j'étais presque adolescente. Temps bénis, le vélo était moins dangereux, on savait respecter les enfants en vélos car pour la plupart du temps, les colonies de vacances étaient à vélo. Pas en "Trafic" ou bus...

J'ai voulu leur dévoiler mon petit "jardin secret", la Motte féodale de Bois de Céné. Je logeais à l'époque chez Jeanne Badaud, l'épouse de Marcelin, fondateur des meubles Badaud. La Motte n'était pas loin de la maison, il suffisait de traverser le parking de la mairie direction Bouin et on y était. 

La Motte était surprenante, gigantesque. J'aimais y monter et visionner l'arrière pays cénéen. Je surplombais le paradis. J'aimais le calme. J'imaginais volontiers que ce lieux étaient un lieu de rendez vous au temps jadis. Je m'asseyais au pied de Marie et je lisais. Rien ne pouvait arriver, Marie veillait. 
Hier donc, j'ai eu du chagrin en la retrouvant. Elle est totalement défigurée cette Motte. Tout d'abord, des tables et des chaises, vraie fausse bonne idée car cela entrainera bien volontiers le dépôt de détritus des touristes, des gens de passage. Ce lieu devrait être propice au calme, au recueillement (avec la statue de Marie).  Mais bon, il faut vivre avec son temps.

Je décide de faire l'ascension de cette motte et que vois-je ? Des ronces, des orties qui jonchent le sol. Il faut faire attention. Quand même, un traitement contre ce genre de végétation ne serait pas de trop. Les arbres bouchent la vue. Normal me direz vous, la nature a tous les droits, ce que je ne conteste pas du tout.
 
Mais par contre, ma Pauvre Marie, dans quel état elle est ! Amputé, rongée par les outrages du temps. Abimée, défigurée... Déjà en mon temps, la statue était vieilissante, elle est désormais à l'agonie. Pauvre Marie... 

Comment faire preuve d'autant de cynisme, comment être indifférent ? Quand on sait que la mairie est à deux pas... Retirer au moins les ronces, nettoyer la statue... Et pourquoi pas la rénover. Je sais qu'on va me dire que tout ceci coûte cher, que les petites communes n'ont pas les moyens. Mais quelle image de marque donne t-elle d'elle même,  cette mairie à travers ce non respect de ses monuments. Est ce que Paris laisse rouiller sa tour Eiffel, est ce que Lourdes laisse tomber sa basilique ? Est ce que Toulon oublie son mémorial ???? On a des petites merveilles qui sont fragiles, qui font la renommée du coin... Aux maires, aux autorités culturelles de les entretenir. Une mairie qui n'a pas le sens du souvenir n'aura jamais de grands desseins pour l'avenir, pour les générations futures. A quoi ça sert de faire la pub, de l'indiquer par des flèches si elle n'est pas entretenue.

Non, sérieux, en partant, j'avais la boule au ventre, j'avais bien du chagrin pour toi Marie. Et je te demande pardon comme ton fils a pardonné aux hommes. Pardonnes leur, ils ne savent pas ce qu'ils font....

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