Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

vendredi 26 août 2011

"Jayne Mansfield 1967" Simon Libérati.





L'auteur nous propose de nous projeter dans le passé.

Nous sommes le 29 juin 1967, à 2 h 25 du matin... Une voiture, une Buick Electra exactement roule assez vite. Elle se dirige de Biloxi vers la Nouvelle Orléans mais un fracas immense vient de se faire entendre... La voiture s'est écrasée sur l'arrière d'un camion stoppé là pour raison de brouillard...

Après le choc, les secours viennent vite, sortent vivant deux chihuahuas (sur 4). 3 enfants miraculeusement blessés (quand on voit ce qui reste de la voiture)... Zoltan (décidément qui n'en fini plus d'aller à l'hôpital à cause de blessures), Miklos, et surtout Mariska que nous connaissons tous (sans savoir toutefois qu'elle était la fille de Jayne Mansfield et survivante de l'accident qui tua sa mère) : Mariska Hargitay, la superbe actrice, vedette de la série New York Unité Spéciale). Les enfants auront de graves blessures, n'auront que de "petites" séquelles physiques mais s'en sortiront.

Par contre, pour Vera Jane Palmer, alias Jayne Mansfield, c'est fini. Elle est morte sur le coup, non pas décapitée mais le visage et le corps broyé. Le mythe de la décapitation provient de l'énorme fracture du crane qui laissait couler le liquide cérébral ainsi que la position du cadavre.  Son amant du moment  Sam Brody a été tué lui aussi  ainsi que le chauffeur qui les conduisait... Elle laisse derrière elle cinq orphelins....

Simon décrit la scène avec une justesse implacable. Documenté, tel un enquêteur, il mettra en scène tous les acteurs du drame. Les témoins directs ou indirects avec une minutie effrayante.

En fait, si cet accident était simplement, l'achèvement d'une destruction d'une star ?

Libérati nous fait, encore une fois, remonter le temps 200 jours avant la mort de la star. Une star qui n'était plus que le fantôme d'elle-même. Alcoolique, droguée, allant même jusqu'à se lier d'amitié avec l'église sataniste. Une femme qui ne doit à sa survie que par son orgueil, son culot et cette volonté de vouloir comme on le dirait actuellement faire le buzz. Une femme qui déteste l'indifférence, elle n'avait comme obsession : faire parler d'elle... Elle collectionnait par ailleurs tous les articles de journaux la concernant dans des gros albums... Une centaine à ce qu'il parait.

On voit comment Hollywood détruit ses stars comme un gamin pourri gâté qui casse invariablement ses jouets. Les jalousies, les magouilles, les humiliations, tout était mis en ordre pour réduire au néant celle qui a fait fantasmer tant d'hommes sur la planète. Jayne Mansfield leur donnant bien volontiers aussi, il faut le reconnaître le bâton pour se faire battre.

Un récit haletant, bien écrit... Sobre, Simon Libérati connait bien le sujet (il en est même fan obsédé comme il le dit lors des interviews). Il aurait pu essayer de trouver les bonnes excuses à Jayne, sombrer dans l'hagiographie, il n'en est rien.

L'accident a donc broyé le corps de la star, une star qui était détruite déjà de l'intérieur...

Ce livre m'a fait penser aussi à toutes ces stars mortes prématurément, le "club des 27 ans" dont Amy Winehouse vient d'y faire son entrée fracassante. Hollywood n'existe plus comme avant mais le star système tue encore. On peut évoquer les destins de James Dean, Jean Harlow (l'idole de Marylin Monroe et de Jayne Mansfield), les si bien nommées par Simon Libérati "les princesses de sang" Diana et Grace... Une longue liste....On pourrait penser aussi à Fernand Raynaud, Albert Camus.... Tout comme aussi à Isadora Duncan morte étranglée dans sa voiture le 14 septembre 1927 ainsi que ses deux enfants (qui eux périrent noyés) et aussi une certaine Françoise Dorléac, soeur de Catherine Deneuve qui elle est morte brulée vive dans un accident de la route... Trois jours avant Jayne, un certain 26 juin 1967. 

Un livre tout à fait passionnant et instructif sur l'époque.





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