Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

lundi 18 juillet 2011

"L'hyper Justine" Simon Liberati.




Si seulement "Fourrure" d'Adélaïde Clermont Tonnerre avait été écrit par Simon !

Résumé du livre : Pierre a le don de l'imposture, qui sait s'incruster dans  dans les milieux ou il n'est pas invité par divers stratagèmes, il traine les soirs écoute les discussions sur les terrasses de café. Durant une virée, il est à la recherche d'une jeune fille, pourquoi faire ? La rançonner ? Peut être aussi découvrir l'amour quand soudain il aperçoit une belle jeune femme sur un balcon qui répond au nom de Justine. Il essaie de mieux la connaitre, fait sa petite enquête...Cette Justine fait partie d'un projet... Il découvre qu'elle est supposée avoir le premier rôle d'un film de Sofia Coppola relatant Ô surprise la vie de sa mère : la Sultane. Celle-ci était une mannequin d'une beauté inoubliable et avait été retrouvée assassinée au Yemen. Pierre va donc chercher de savoir qui a trahit sa mère. Deux caractères vont s'affronter entre lui et Thérèse (qui est à l'origine du projet au nom de code "L'hyper Justine").

Simon a le don de décrire tout un univers assez glauque sans tomber dans l'exagération ou la caricature. Il dépeint bien la vie nocturne, ses dérives sexuelles, l'argent qui circule Une description de cette partie de la société imbue par les apparences, les postures. Libertati sait magnifiquement les décrire afin de mieux s'en désoler.  

Ce qui est particulier avec Simon c'est qu'il décrit, il ne cherche pas la phrase  qui essaiera de justifier tel ou tel comportement. Il n'a pas l'ironie d'un Beigbeder qui trouvera toujours la pirouette pour sortir d'une description assez glauque ou trouver une excuse. Le vocabulaire est recherché. L'auteur y est même désabusé de ce qu'il voit.  Lui qui a écrit dans les journaux féminins, il sait parler des femmes avec justesse sans tomber dans la mysoginie. Il sait parler des bassesses, de leurs coups bats. Même le rêve "Justine" ne dure pas longtemps... Le phantasme ne dure jamais, la réalité l'emporte assez vite.

Un très bon livre à lire d'une traite (d'ailleurs c'est un peu le conseil de l'auteur). C'est un conte des temps modernes. C'est bien documenté, le vocabulaire très bien choisi, très bien construit... Vraiment  on passe un bon moment en le lisant. On est bien loin des approximations d'Adélaïde Clermont Tonnerre. Un livre à part....

Aucun commentaire:

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails