Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

mardi 30 novembre 2010

A la redécouverte d'Irène Nemirovski

Irène Nemirovski est toujours d'actualité 68 ans après sa mort à Auschwitz. Elle est  le sujet d'exposition au Mémorial  de la Shoah à Paris jusqu'au 8 mars 2011.  Vous trouverez les infos complémentaires sur le lien à la fin du post.



Et si pendant cette période on redécouvrait la plume d'Irène. Résolument moderne et avant gardiste dans un sens.  Ses livres se trouvent facilement en format poche.


Je vous propose deux petits livres (par la taille et non par la qualité).

David Golder.




David Golder a été  un financier redouté par tous. Dur en affaires, implacable même. Maintenant, il est âgé, malade, abandonné de tous ses amis et surtout en faillite. Il pourrait se laisser mourir ainsi. Mais pour sa fille, Joyce, une gamine trop gâté, dépensière et superficielle, il se décide de reconstruire sa fortune avec une volonté et une énergie incroyables. Mais à la suite d'une dispute avec Gloria, sa femme, il découvre que celle-ci n'est pas sa fille...

C'est le troisième roman de l'écrivain. Ecrit en pleine période de la crise de 1929 et pourtant on pourrait actuellement croiser des David Golder... Il m'a fait penser un instant à Rick Hilton qui pourrait se trouver ruiné par une mauvaise opération financière et Joyce est l'ancêtre de Paris Hilton. 

Dire que David Golder devrait être l'exemple de vie d'un sénior serait une gageure car la retraite n'existait pas à l'époque. La retraite telle qu'on la connait actuellement a été instaurée par Petain... Et au temps de David Golder, on parlait de retraite par capitalisation.  Mais les comparaisons se font vite surtout en plein débat sur l'allongement de l'espérance de vie et de la place des séniors dans notre société. Cela peut nous faire réfléchir sur notre société...


Ida  et  La comédie Bourgeoise



Deux destins de femmes. Deux femmes prisonnières par leur image et leur statut social.

Ida, une meneuse de revue vieillissante et qui n'accepte pas son état. Les applaudissements, les éloges, les fleurs arrivent de moins en moins à gommer les dégàts du temps qui passe. Ida fait de moins en moins illusion. Vraiment, je ne comprends pas qu'un film ne soit pas fait sur ce sujet. J'aurais bien vu Madonna ou Mylène Farmer dans le rôle titre. Elles seraient impéccables.

Marguerite, une bourgeoise qui n'a su que suivre les us et les coutumes familiales. Elle s'est laissée emprisonnée par les conventions et a eu un destin tout tracé. 

Une écriture rapide, une vision sans concessions sur le statut de la femme. Irène ne cherche même pas à leur trouver des excuses, au contraire ! Elle les prendrait presque en pitié. Irène n'était pas une féministe convaincue.

Ces deux livres ont le point commun  : la modernité. On pourrait croire qu'ils ont été écrit il y a un mois. Rien ne  fait penser que ce sont des livres anciens. Ce qui est assez peu courant. On peut que changer le nom des voitures (pour le premier livre, David Golder) et on pourrait croire que c'est un roman contemporain. 
Si on découvre Irène sans avoir lu sa biographie, on pourrait croire qu'elle vit encore. Elle avait une telle force, un soucis d'éternité, d'universalité... Dommage que sa vie se soit aussi tragiquement terminée, on imagine volontiers le monstre sacré qu'elle serait devenue de son vivant.  

Je vous conseille vivement de redécouvrir cette femme et vous comprendrez le fossé, que dis je le gouffre qu'il y a entre la vraie littérature qu'Irène proposait et la production de certaines écrivaillonnes qui encombrent les étals des libraires. Vous aurez une vision plus juste de la société française de l'époque. Mieux qu'en lisant le livre de Tatiana de Rosnay "Elle s'appelait Sarah". Les propos d'Irène sont plus crédibles et ne sont pas entachés de faux jugements.

LE SITE OFFICIEL DE L'EXPOSITION IRENE NEMIROVSKI

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