Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

mercredi 10 novembre 2010

LA POESIE DE HOUELLEBECQ




MONDE EXTÉRIEUR

Il y a quelque chose de mort au fond de moi
Une vague nécrose une absence de joie.
Je transporte avec moi une parcelle d'hiver,
Au milieu de Paris, je vis comme au desert.

Dans la journée, je sort acheter de la bière
Dans le supermarché il y a quelques vieillards
J'évite facilement leur absence de regard
Et je n'ai guère envie de parler aux caissières.

Je n'en veux pas à ceux qui m'ont trouvé morbide
J'ai toujours eu le don de casser les ambiances
Je n'ai à partager que de vagues souffrances
Des regrets, des échecs, une expérience du vide.

Rien ne m'interrompt jamais le rêve solitaire
Oui me tient lieu de vie et de destin probable.
D'après les médecins, je suis le seul coupable.

C'est vrai j'ai un peu honte, et je devrais me taire :
J'observe tristement l'écoulement des heures :
Les saisons se succèdent dans le monde extérieur.

Michel HOUELLEBECQ  P 177

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