Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

dimanche 23 octobre 2011

"Un orage immobile" Françoise Sagan





«il doit bien y avoir en effet quelque chose, comme une magique enfance rendue aux écrivains quand ils écrivent... Ne serait-ce que dans l'inutilité de tous ces signes, la futilité de leur entreprise. Celle de la mienne en tout cas m'apparait clairement.»
Nicolas LORMONT aka Françoise SAGAN


Rien de tel qu'une après midi lecture d'un livre de Sagan ! Sagan m'est indispensable. Elle est légèreté sans futilités, elle est restée toujours la jeune fille que l'on voudrait rester. Sa "carcasse" pouvait prendre des rides, son écriture pas du tout. Elle est l'archétype de l'écrivain féminin parfait. Elle avait une vision malicieuse des femmes (tout en écrivant sur elles d'une manière assez masculine), elle détestait la faiblesse, la fatalité. Ses personnages, elle les faisaient maitres  de leurs destins. Pas de pleurnicheries, tout dans l'ironie... Tout ça pour ça aurait pu être un titre de ses livres. 

Depuis que Denis Westhoff a gagné son combat pour la réédition des livres de sa mère (qu'il en soit remercié éternellement), je me régale... J'achète les format poche pour les trimballer dans mon sac à main. Les mots de Sagan sont mes bonbons à moi. Et puis rien de tel d'écouter sa petite musique obsédante, d'imaginer sa voix lisant ses livres.

Cet après midi, j'ai lu avec délice "Un orage immobile". Un délice oui, l'action se déroule à la fin du XIXème siècle, en Charentes (près d'Angoulème). Nicolas Lormont, Notaire de son état, à la fin de sa vie se met à écrire ses mémoires. Pas toute sa vie mais seulement sa passion pour Flora, jeune fille d'émigrés aristocrates (fuyant la Révolution), ayant grandi en Angleterre... Cette jeune femme devenue orpheline et veuve en peu de temps décide de revenir sur les terres de ses parents à Margelasse. Elle y rencontre Nicolas le notaire et pour ce dernier c'est le début d'une folle passion. 

Un amour au parfum de scandale aux multiples rebondissements... à la fin exutoire... Vraiment, on ne se lasse pas, ce court roman a le mérite de nous faire voyager dans les Charentes du XIXème siècle, dans les mœurs provinciales de l'époque, on peut y avoir un clin d’œil au "Rouge et le Noir" de Stendhal via le personnage de Gildas qui fait penser étonnamment à Julien Sorel. Une critique de l'hypocrisie de toute une partie de l'aristocratie, l'importance des apparences, du standing... Un scénario aussi machiavélique que "Le château en Suède"... 

Un livre qui arrive bien en seconde position de mes livres de Sagan préférés (juste derrière d'"Un chagrin de passage").

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