Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

vendredi 8 juillet 2011

A FABRICE LUCCHINI !




Monsieur,

J'ai lu votre intervention, très juste, concernant le nivellement vers le bas de la qualité des représentations théâtrales du festival d'Avignon. Vous avez remarqué que les auteurs classiques n'y ont plus le droit de cité... On ne doit plus rendre accessible ce merveilleux héritage littéraire car c'est plus à la mode d'après les organisateurs. Vous avez raison de vous mettre en colère. Les festivals, les semaines sont devenus un bastion pour bobos,"the place to be..." On s'en fout des représentations, tant qu'on y est là pour alimenter le buzz... C'est le plus important. Tout comme le festival de Cannes, ou souvent les sélections sont assez médiocres et représentatives de la culture actuelle. Superficielle et arrogante.

Vous savez, j'ai exactement la même colère en tant que maman. On n'apprend plus Prévert en Primaire, Molière on zappe, ne parlons pas de la Bruyère ou de la Fontaine... Les profs n'ont que "Le Petit Prince" pour référence. Pauvre de nous. Il ne faut pas s'étonner d'ailleurs que les programmes aux théâtres, aux bibliothèques soient si fades et sans saveurs.

Et ces idiots passent à côté de belles choses. Par exemple notre objet de vénération commun. Louis Ferdinand Céline. Impossible que cet immense auteur soit un jour représenté ou étudié désormais. Courageux sont ceux qui commencent à le connaitre à l'aveugle ! Sans repères. J'en pince pour Louis Ferdinand, il me rend légère à chaque lecture de ses sublimes phrases aux trois petits points. Je suis admirative de son style, surtout quand on sait que sa main droite a été blessée à la guerre en 1917 ! Son style y est pour beaucoup. Son franc parler, ses métaphores et surtout cette façon d'écrire qui va directement vers l'émotion. On en ressort rarement indemnes d'une lecture d'un livre de Louis Ferdinand Céline.

Actuellement, je lis son unique pièce de théâtre, "L'Eglise" écrit en 1926 ! Soit 6 ans avant "Le Voyage au bout de la nuit". Première apparition de Bardamu. Bardamu que j'aurais bien vu sous les traits de Louis Jouvet, ses phrases courtes qui auraient camouflé le bégaiement de l'acteur. Actuellement, je ne vois que vous pour être Bardamu. Cette pièce m'éblouit, j'entends votre voix. Je l'imagine sur scène. Il n'y a que vous pour pouvoir le faire. Vous comprenez bien Céline, vous vivez Céline quand vous le citez... Et vous auriez l'oeil pour le casting... Un Jean François Balmer en Tandernot, Christian Clavier en Pistil etc...

Ne venez pas me dire que cette pièce est has been, elle est déconcertante par son aspect contemporain. La vision des fonctionnaires, des étiquettes, des conventions avec comme toile de fond, le colonialisme. Le monstre Célinien était en gestation prêt à naitre avec "le Voyage..."

Je suis comme vous, j'en parlerais des heures de cet auteur.... J'espère qu'un jour vous aurez le temps de rendre un sublime hommage à Louis Ferdinand en mettant en scène cette fabuleuse pièce. Cela risquerait d'être EEEENOOOORMMMEUUUU ! Comme vous le dites si souvent !

Avec tout mon respect... 

SABINE

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