Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

jeudi 4 novembre 2010

Brive Jour J moins un

Et pour ce qui me concerne, jour J moins 2.....


La Corrèze vue par Yves Viollier, un texte qui date de 2007....



Quelle foire !

Par Yves Viollier

C'est en découvrant le fléchage « Foire du livre - Halle Georges-Brassens » que j'ai dégringolé dans le péché. Je fredonnais en m'approchant la chanson de Brive-la-Gaillarde quand j'ai succombé aux sept péchés capitaux ! L'orgueil : à peine assis derrière ma pile de livres, on a appelé les auteurs pour la photo de groupe, et je me suis retrouvé entre deux académiciens ! La gourmandise : on m'a accompagné aussitôt à la cantine de la Foire, La Crémaillère... Marbré de cèpes sauce aux truffes, escalopes de foie d'oie... L'avarice : les propos de table tournaient autour des gros tirages, évoquaient des traîtrises retentissantes pour des contrats mirobolants. L'envie : le stand de mes voisins était pris d'assaut par des admirateurs en délire, tandis que, solitaire, je ruminais les compliments qui pleuvaient. La colère : lorsque ces admirateurs se sont accoudés sur mes livres pour payer les livres des autres. La luxure : quand, au dîner de gala, une auteure m'a fixé de ses grands yeux mauves : « Je crois que je suis amoureuse. » La paresse : j'y aurais succombé le lendemain à La Truffe noire, mais j'avoue que j'ai du mal à être paresseux. Et puis je m'étais introduit, la veille, dans une bande de copains. C'est ainsi que je suis retourné rejoindre l'Ecole de Brive. Denis (Tillinac) m'avait interrogé : « Alors, tu es pédago-gaucho ? » Et Claude (Michelet) : « Sais-tu quel est le patron des écrivains, toi, le Vendéen ? » Je suis revenu l'année suivante, savourant à l'avance les péchés de Brive. Et c'est ainsi que je suis devenu le « Vendéen de l'Ecole de Brive ». Les amis m'enseignent le vertige de la faille d'Argentat, qui sépare le granit du calcaire. Moi, j'évoque les particularités qui font de la Vendée le seul département province. La Vendée comme valeur ajoutée à la Corrèze ! J'en ai des frissons de bonheur ! Quand on pense que les volontaires corréziens se sont enrôlés en masse pour « pacifier » la Vendée de 1793 ! - Dernier livre : « Les soeurs Robin » (Laffont).

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