Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, MAIS de la tendresse XXXXXL signée Daniel Herrero (Passion Ovale)
«Ball'amour, j'avoue que tu me troubles. Tu est un objet tellement désiré, tellement convoité, qu'il m'arrive d'être gêné en te regardant. Tu te rends compte de cela. L'homme qui t'attrape, qui te serre et te serre encore contre son coeur, contre sa poitrine, tel l'enfant d'amour. Oui, je crois que tu es l'enfant que les hommes ne porteront jamais dans leur ventre.
Tu es un espace étrange, un peu en dehors des limites de l'humain. Tu es un rêve, un rêve d'amour, un rêve de possession. Tu es cette silhouette magique que l'on forme, que l'on dompte, que l'on guide, que l'on essaie de comprendre. L'amour des joueurs pour t'amadouer, pour te séduire, reste ce que tu préfères. Quand je les vois parfois te bousculer, t'injurier, te rudoyer, j'ai de la peine. On ne fait pas comme ça avec quelqu'un qu'on aime. Enfin !
...
La balle aime être blottie au coeur des hommes généreux, elle aime l'envol du partage. Elle chante et danse contre la poitrine qui palpite de joie. Elle sourit à ceux qui la guide avec humilité. Regarde-la bien, et tu verras !
Elle a tout compris.
Regarde-la bien la balle ! Observe-la tranquillement. Pose-la sur l'herbe, sur la table du vestiaire. Imagine-la dans l'arène, dans le stade, dans la folie des luttes. Imagine-la heureuse avec des gens heureux, avec des joueurs, des vrais, des hommes libres, sans peur, sans crainte. Imagine-la dans les mains loyales d'enfants généreux. Elle est sourire, un clin d'oeil. Elle danse.
Observe-la dans les mains fielleuses des aigres, des jaloux, des mesquins des égoïstes. Va la voir, le soir des joutes obscures où la bêtise des homme s'est jetée sur elle. Ose ouvrir le débat sur son corps meurtri par le sang de la haine. Regarde-la frileuse et abandonnée au milieu du champ de bataille. Regarde-la seule, triste, au milieu d'un dégueulis de fiel. Elle coule sur ta joue d'humain misérable. Elle est larme.»
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