Yves Viollier "Raymonde"

Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'efforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"

«Je ne suis pas assez méchante pour me donner en exemple» Sab plagiant Louis Ferdinand Céline

vendredi 24 juin 2011

"La Resquilleuse" Mary Wesley




J'ai toujours une vénération pour celle que je considère comme un exemple. Mary Wesley. Une adorable mamie qui avait débuté une vraie carrière d'écrivain culte à l'âge de 70 ans.


La Resquilleuse est son premier livre (Jumping the Queue in Vo). Un vrai régal. On comprend mieux l'impatience de ses lecteurs pour un second livre à l'époque. Je tiens à remercier les éditions EHO édition pour le travail de traduction et de mise à disposition de la bibliographie de cet écrivain.

Mathilda est une quinqua encore belle, sexy. Intelligente, vive. Mais depuis les morts successives  de son mari Tom, de son chat, de son chien Stub, elle change du tout au tout. Elle s'isole. Un jour elle se décide de faire le grand ménage dans sa maison et dans sa vie. Elle brique la maison, se met à jour de ses factures, de son courrier. C'est décidé, elle veut se suicider en allant se noyer.

Elle prépare tout, ne laisse rien au hasard.... Sauf qu'elle croise sur sa route un assassin (un matricide) en fuite et une chienne abandonnée.  Deux empêcheurs de se suicider en rond qui vont s'incruster dans sa vie !

Sous le couvert d'une aventure satirique, remplie d'humour grinçant presque noir, Mary nous décrit les hypocrisies de la société actuelle. Elle nous fait rire sur l’innommable, l'isolement des personnes âgées et leurs fins de vie. Euthanasie, suicide des personnes âgées. Les enfants qui  viennent rarement voir leur maman par exemple. La place de la sexualité chez les "séniors". Elle bouscule bien des idées préconçues.

Mais au lieu de nous faire pleurer, d'écrire un roman assez lourd vu le sujet, Mary nous décrit en Mathilda un personnage haut en couleurs, assez libre de pensée, bourrée de secrets familiaux (assez glauques). Mais le denier chapitre lu, on réalise le mal de vivre de Mathilda.

Ce livre pourrait faire l'objet d'une adaptation cinématographique avec Hélene Mirren (pour Mathilda) et Hugh Laurie (Pour Hugh. Certes l'acteur aurait 20 ans de plus que le vrai personnage mais cela ne dérangerait pas). Vu que les deux acteurs se connaissent et s'apprécient, cela ne ferait que des étincelles. Je ne comprend pas que les scénaristes n'y aient pas pensé !

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